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La semaine de 4 jours : idée utopique ou organisation de travail révolutionnaire ?

Les expérimentations visant à passer à la semaine de 4 jours se multiplient dans le monde, y compris en France. Complexe, cette nouvelle organisation prend différentes formes et soulève de nombreuses questions. Voici un tour d’horizon du sujet.

C’est, sans aucun doute, l’un des sujets RH les plus discutés dans le monde du travail depuis près de trente ans : la semaine de 4 jours. Longtemps, ce sujet aura polarisé à la fois les réticences des uns, les espoirs des autres, créant ainsi pas mal de confusion autour de son application. Pourtant depuis la crise sanitaire, tout autour du globe, le monde professionnel cherche à redéfinir la conception du travail en entreprise en expérimentant ou normalisant de nouveaux modes d’organisation. Télétravail, Flex Office, journée de 5 heures, horaires à la carte, concept de congés illimités, etc.

Grâce à cette bénéfique effervescence, la semaine de 4 jours est rapidement revenue sur le bout de toutes les lèvres. En effet, c’est probablement le mode d’organisation qui a le plus de chances de se généraliser dans l’avenir. À travers cet article, nous tenterons de mieux appréhender ce vaste sujet qui est plus difficile à appliquer qu’à expliquer.

La semaine de 4 jours, de quoi parle-t-on ?

Sur le papier, ce n’est pas sorcier. La semaine de 4 jours est un mode d’organisation en entreprise qui consiste à travailler 4 jours au lieu de 5 sans perte de salaire. De la sorte, les salariés peuvent bénéficier de 3 jours de repos par semaine et ainsi trouver un meilleur équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle.

Pour les entreprises, cette réorganisation est censée apporter un effet bénéfique sur la productivité, sur la qualité de vie au travail et l’implication des salariés tout en ayant un impact positif sur l’environnement, puisque la consommation d’énergie se réduit logiquement. Des avantages sur lesquels nous reviendrons plus en détails dans notre prochain article sur le sujet.

Les pays qui expérimentent la semaine de 4 jours

Sujet éminemment politique, la semaine de 4 jours est expérimentée par de nombreux gouvernements aux quatre coins du globe afin d’en mesurer les effets positifs et les contraintes.

L’Islande, le pays précurseur

Entre 2015 et 2019, le gouvernement islandais a lancé un projet pilote visant à instaurer la semaine de 4 jours pour plus de 2500 personnes. L’idée est d’analyser ce nouveau mode d’organisation à travers le prisme de plusieurs secteurs : salariés de crèches, fonctionnaires municipaux, employés de bureau dans le privé, etc.

En 2021, le rapport Iceland’s journey to a shorter working week confirme que ce projet est un succès, le stress ayant diminué, tandis que l’équilibre entre la vie professionnelle et privée s’est, de son côté, grandement amélioré. Si bien qu’aujourd’hui, environ 90 % de la population active du pays bénéficie d’une semaine de 4 jours.

Le Royaume-Uni, un test de 6 mois concluant

Réalisé entre juin et décembre 2022 auprès de 70 entreprises volontaires et plus de 3000 salariés, ce test de la semaine de 4 jours, avec réduction du temps de travail, a rencontré un vif succès outre-manche.

Analysés par les universités de Cambridge et Boston College, les résultats ont montré que les recettes des entreprises ont affiché une progression de +35 % par rapport à l’année précédente à la même période et qu’une baisse significative du taux d’absentéisme était à observer. Résultat, 9 entreprises sur 10 ont décidé de continuer l’expérience pour l’année 2023.

Le Japon, les entreprises montrent l’exemple au gouvernement

Bien que le gouvernement japonais encourage la semaine de 4 jours, il n’a jamais légiféré ou organisé d’expérience. En 2019, c’est la filiale japonaise de Microsoft qui prend les devants en proposant à ses 2300 collaborateurs une organisation flexible de 4 jours pour réduire notamment les heures supplémentaires.

Les résultats sont éloquents, Microsoft indique que ses salariés sont plus épanouis et qu’ils sont ainsi plus productifs d’environ 40 %. Depuis 2022, de nombreux grands groupes comme Panasonic, Hitachi ou encore Uniqlo ont emboîté le pas à Microsoft.

Belgique, à la demande du salarié

Depuis septembre 2022, le gouvernement autorise à tous les salariés du public comme du privé de faire une demande afin d’aménager leurs horaires de travail. C’est ensuite à l’employeur de trancher. En cas de refus, les entreprises devront justifier leurs choix en invoquant des motifs valables ayant rapport avec l’organisation et le fonctionnement de l’entreprise.

Cette réorganisation n’entraîne pas une perte de salaire et n’a aucune incidence sur la retraite du salarié. En revanche, cette mesure ne réduit pas le temps de travail, mais l’aménage. Autrement dit, les salariés devront réaliser leur temps de travail habituel sur 4 jours au lieu de 5 en allongeant leurs journées.

Cette nouvelle loi permet également d’effectuer un régime hebdomadaire variable. Dans ce cas, il est possible de travailler plus durant une semaine et moins la suivante. Selon le gouvernement belge, cette flexibilité a pour but de répondre aux besoins spécifiques des familles monoparentales ou en garde alternée.

La semaine de 4 jours : une organisation du travail, plusieurs approches

Espagne, Portugal, Nouvelle-Zélande… La liste des pays qui expérimentent la semaine de 4 jours est encore longue. À travers ces exemples, il est intéressant de remarquer plusieurs choses.

Tout d’abord, la semaine de 4 jours ne peut s’appliquer partout de la même manière. Certains pays comme l’Angleterre favorisent une réduction du temps de travail.

  • Dans ce cas de figure, la semaine de 4 jours présuppose qu’un salarié avec plus de repos est un salarié plus productif lors de ses jours de travail.
  • En Belgique, la semaine de 4 jours s’apparente plus à une intensification du travail. Autrement dit, les salariés doivent effectuer l’ensemble de leurs tâches sur un temps plus court, en allongeant leurs journées.
  • Ensuite, nous pouvons remarquer qu’au Japon, l’initiative vient des entreprises, alors qu’en Islande, elle vient du gouvernement.

Naturellement, chaque pays a des caractéristiques différentes en matière de monde professionnel et de culture du travail. Il est plus facile pour un gouvernement d’être interventionniste sur une population active de 222 000 personnes, comme en Islande, que sur une population de 67 millions, comme celle du Japon.

Enfin, que l’on opte pour une intensification ou une réduction du temps de travail, la semaine de 4 jours ne peut s’appliquer à tous les secteurs et à tous les postes de la même manière.

Si pour certains métiers, l’amplitude de travail est facile à organiser, pour d’autres, cela soulève de nombreuses questions.

  • Est-ce qu’un commercial ne va pas finalement travailler le cinquième jour pour atteindre ses objectifs ?
  • Est-ce vraiment opportun d’allonger la journée de travail pour des métiers à forte pénibilité ?
  • Est-il possible de concilier semaine de 4 jours et continuité de service pour une entreprise ?

Autant de questions qui prouvent que la semaine de 4 jours est une organisation qui nécessite une réflexion profonde pour chaque entreprise et une application parfois presque sur-mesure.

En France, des salariés en demande depuis la crise sanitaire

Depuis la loi Robien sur l’aménagement du temps de travail en 1997, le sujet de la semaine de 4 jours en France est une sorte de serpent de mer. Autrement dit, un sujet qui revient régulièrement dans le débat sans pour autant que l’État légifère outre mesure. Concrètement, il est possible pour chaque entreprise en France de passer à la semaine de 4 jours tant que celle-ci respecte certaines exigences du Code du travail. Par exemple :

  • Sauf dérogation, le dimanche est un jour de repos.
  • Le temps de travail journalier ne peut dépasser les 10 heures.
  • Ou encore le repos entre 2 semaines de travail d’un salarié est fixé à 35 heures au minimum.

En somme, l’État français ne contraint pas les entreprises : de ce fait la mise en place de la semaine de 4 jours est parfaitement possible. De nombreuses entreprises l’appliquent déjà depuis plusieurs années, citons par exemple LDLC, Welcome to the Jungle, Accenture, Elmy ou encore Yprema.

La crise sanitaire, un accélérateur salutaire ?

À en croire les différentes enquêtes, les salariés français sont plutôt acquis à la semaine de 4 jours. Par exemple, selon un sondage du cabinet ADP de mai 2022, 64 % des salariés français souhaiteraient avoir la possibilité de condenser leurs heures de travail sur une semaine de 4 jours. Tandis qu’une autre étude du cabinet de recrutement Robert Half, indique que 35 % des dirigeants d’entreprise envisagent de la mettre en place d’ici 2024.

Des chiffres optimistes qui permettraient de créer enfin un véritable élan autour de cette organisation de travail. Dans les faits, actuellement, la semaine de 4 jours n’est pour le moment adoptée que par 5 % des entreprises, tous secteurs confondus.

La crise sanitaire a évidemment joué un rôle dans cette prise de conscience. En conséquence, les salariés français cherchent un autre rapport au travail tout en désirant un meilleur équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Malgré ces nouvelles aspirations, la France fait le choix de ne pas contraindre les entreprises. Ce qui est plutôt une chose positive comme l’explique, notamment, Thomas Rechter, directeur de l’environnement de travail de SharingCloud, dans un récent article pour le média publique France Info.

La semaine de 4 jours est un sujet complexe dont chaque entreprise doit se saisir en menant une réflexion de fond pour que son application soit totalement bénéfique pour tout le monde.

Chez SharingCloud, la semaine de 4 jours est un sujet qui nous tient particulièrement à cœur. Comme nous vous l’annoncions dans un précédent article, notre entreprise inaugurera cette nouvelle forme d’organisation du travail à partir du mois d’avril 2023.

Pour en savoir plus sur les étapes clés de notre projet de semaine de 4 jours, cliquez-ici

13 Avr 2023 5 minutes de lecture
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