La semaine de 4 jours : réflexion, préparation, application
Indéniablement, la semaine de 4 jours présente de nombreux avantages. Pour autant, c’est un dispositif à bien préparer. Pour cela, une entreprise doit bien prendre le temps de la réflexion et mettre en place en amont l’application de cette nouvelle organisation de travail.
Depuis la crise sanitaire, le changement de culture face au travail, qui tend de plus en plus vers une organisation flexible et une forme hybride, a conduit de nombreuses entreprises à ouvrir un dialogue autour de la semaine de 4 jours. Il faut dire que les salariés sont de plus en plus demandeurs. Selon une étude du cabinet ADP réalisée en mai 2022, 64 % des français aimeraient bénéficier d’une plus grande flexibilité dans leurs horaires de travail. Ils sont même 57 % à déclarer qu’ils seraient prêts à diminuer leur rémunération en échange. C’est dire !
Sans forcément en arriver jusque-là, de nombreuses entreprises françaises ont décidé d’expérimenter la semaine de 4 jours. Actuellement, pour respecter la loi française, les entreprises ont le choix entre deux solutions :
- Augmenter la charge de travail journalière afin de répartir sur 4 jours les 35 heures hebdomadaires.
- Ou dire adieu aux 35 heures et mettre en place une semaine de 32 heures avec huit heures de travail quotidien, sans diminution de salaire.
Plusieurs entreprises françaises pionnières ont déjà adopté la semaine de 4 jours avec succès. C’est notamment le cas du groupe de commerce en ligne LDLC, du fournisseur d’électricité verte Elmy, de l’entreprise d’ingénierie et de services numériques IT Partner ou encore du média et de la plateforme de recrutement en ligne Welcome to the Jungle.
Les avantages de la semaine de 4 jours
Ces entreprises français ne sont pas des cas isolés puisque comme nous l’avons évoqué dans un article précédent, partout dans le monde, les expérimentations de la semaine de 4 jours se sont accompagnée d’un certain nombre certain nombre d’effets positifs au sein des entreprises.
Une amélioration de l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle
C’était une des grandes conséquences de la crise sanitaire : pendant cette période, la course effrénée entre les transports, le bureau, le travail à terminer à la maison et la vie privée a été nettement interrompue. L’ensemble du monde professionnel en a profité pour revoir en profondeur son rapport au travail.
La généralisation accrue du travail hybride, entre présentiel et télétravail, au sortir de la pandémie en est le plus bel exemple. Avoir un bon équilibre entre sa vie personnelle et sa vie professionnelle est désormais un facteur clé pour l’épanouissement professionnel. C’est surtout un facteur d’amélioration de la qualité de vie au bureau.
Concrètement, pour de nombreux salariés, la semaine de 4 jours signifie moins de temps dans les transports, moins de stress et une possibilité de mieux s’organiser en fonction de sa vie privée, mais aussi parfois en fonction des imprévus. Résultat, de nombreuses études prouvent que cette meilleure répartition du temps permet aux salariés de passer plus de temps avec leurs proches, de faire plus de sport ou de pouvoir attribuer plus de temps à leurs loisirs.
Une meilleure productivité des collaborateurs
Ces activités jouent un rôle essentiel dans le bien-être de chacun. Une fois qu’il se retrouve au travail, le collaborateur est alors plus concentré, plus efficient et moins dispersé. Il est plus apte, physiquement et psychologiquement, à effectuer l’ensemble de ses tâches.
C’est une conséquence directe du meilleur équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Plus épanouis, plus reposés et plus motivés, les salariés sont selon les nombreuses études à ce sujet plus productifs. C’est notamment le cas de l’entreprise Welcome to the jungle, qui, après avoir adopté la semaine de 4 jours, a vu ses salariés être plus productifs pour 87 % d’entre eux. Ils sont même près de 90 % à observer un effet positif sur leur santé mentale par suite de l’adoption d’un tel dispositif.
Avec la semaine de 4 jours le mot d’ordre devient l’efficience. Les salariés ont tendance à mieux s’organiser et à moins s’éparpiller. Il en résulte une plus grande efficacité, une réduction des temps de réunions et la disparition progressive de la culture du présentéisme. Enfin, en laissant les collaborateurs gérer de façon autonome leurs tâches quotidiennes, le taux d’absentéisme se réduit également.
La fidélisation et le recrutement de nouveaux talents
La semaine de 4 jours est un puissant levier RH. En plus de fidéliser vos collaborateurs, cette organisation de travail est un argument pour recruter les nouveaux talents issus des plus jeunes générations. Dans certains secteurs où la guerre des talents fait rage (notamment dans le domaine informatique,), la semaine de 4 jours améliore votre marque employeur et vous rend plus attractif.
Des avantages écologiques non-négligeables
L’argument écologique plaide également en faveur de la réduction du temps de travail. Cela permettrait de réduire l’empreinte carbone des entreprises. En mai 2021, une étude de l’association britannique Platform indiquait qu’un passage généralisé à la semaine de 4 jours au Royaume-Uni permettrait de diminuer les émissions de CO2 d’environ 127 millions de tonnes par an.
En effet, la semaine de 4 jours réduit les déplacements des collaborateurs et permet une économie d’énergie sur site. En plus d’accompagner, la démarche RSE d’une entreprise, la semaine de 4 jours s’inscrit donc dans une logique de Smart Building. Cela en fait un argument des plus intéressants dans le contexte actuel d’augmentation des prix de l’énergie. Selon Laurent de la Clergerie, la semaine de 4 jours a permis de faire des économies d’énergie de l’ordre de 10 % en une année, à l’échelle de son entreprise, LDLC.
La semaine de 4 jours, attention aux effets pervers
Bien que la semaine de 4 jours semble apporter son lot d’avantages, aussi bien pour l’entreprise que pour les collaborateurs, il ne faut pas pour autant éluder sa complexité d’application.
Attention aux inégalités entre les métiers
De nombreux experts s’accordent sur ce fait : la faisabilité de la semaine de 4 jours n’est pas la même pour tous les métiers. Par exemple,
- Pour des métiers dits « en flux », la semaine de 4 jours exigent une plus grande réorganisation des processus de travail.
- Pour les métiers de commerciaux, de fonction supports ou de service client nécessitent de maintenir une qualité de service sur 5 jours.
De ce fait, la semaine de 4 jours exige :
- une préparation minutieuse et flexible du temps de travail
- ou bien l’obligation de doubler le poste.
Pour l’ensemble des métiers travaillant en mode projet, l’ampleur de la semaine de 4 jours sera logiquement “moins” importante. Pour éviter que certains collaborateurs ne se sentent lésés sur le long terme, il faut bien garder en tête cette différence.
Attention au stress et à la cohésion d’équipe
Est-ce que la semaine de 4 jours implique une diminution des objectifs ? Aussi paradoxale que cela puisse paraître, cette nouvelle organisation de travail peut parfois générer un stress supplémentaire pour certains collaborateurs. Pour l’éviter, l’entreprise doit veiller à fixer des objectifs réalistes à ses collaborateurs et s’assurer de ne pas trop les contraindre ni ajouter de pression dès le début.
De plus, dans un contexte de travail hybride, la semaine de 4 jours peut se cumuler avec le télétravail. Pour éviter un délitement du lien social au travail, qui peut affecter certains collaborateurs, l’entreprise se doit de sanctuariser les temps collectifs au sein de ses locaux. Par exemple, il est recommandé qu’un manager réunisse l’ensemble de son équipe au moins une journée par semaine sur site.
Nos conseils pour passer sereinement à la semaine de 4 jours
Pour que ce jour de congé supplémentaire ne se transforme pas en cadeau empoisonné, il faut bien comprendre que c’est avant tout un défi RH. Instaurer la semaine de 4 jours requiert de la méthode et une bonne communication.
Prendre la température des collaborateurs
Une entreprise ne doit surtout pas se lancer dans un tel chantier simplement pour suivre une tendance. Au préalable, il faut s’assurer que cette nouvelle organisation réponde à une envie collective. En amont, il faut donc organiser des réunions par équipe, afin de faire remonter les envies et les craintes à ce sujet. Ainsi, chaque manager pourra :
- fixer des priorités pour son équipe,
- clarifier la vision de chaque collaborateur
- définir, en équipe, des objectifs clairs.
Revoir l’organisation de travail au sein de chaque équipe
Les managers ont un rôle clé à jouer dans l’application de la semaine de 4 jours. Ils doivent instaurer un climat de confiance et faire passer un message clair aux membres de leur équipe. Avec la semaine de 4 jours, ce qui compte c’est le résultat et non le temps passé pour l’obtenir. Les managers doivent miser sur la polyvalence de leurs collaborateurs en créant, par exemple, des binômes par poste afin que chaque projet puisse rester fluide en toutes circonstances. Cette culture du travail asynchrone est un véritable atout pour la mise en place de la semaine de 4 jours.
Effectuer une phase de test
Afin de déceler rapidement la viabilité de cette nouvelle organisation de travail, une phase de test est essentielle. Durant celle-ci, l’entreprise doit avoir une démarche proactive afin d’accompagner les collaborateurs dans la nouvelle gestion de leur temps de travail.
De plus, il est important de mesurer les points d’améliorations et les effets ressentis. Le taux d’occupation des salles de réunions est-il en hausse ou en baisse ? Pour y parvenir, l’entreprise ne doit pas hésiter à investir dans un écosystème de Smart Office afin de pouvoir s’appuyer sur des données concrètes et facilement exploitables.
Pour toute la partie qui concerne les effets ressentis, les managers devront faire remonter les expériences et les avis des collaborateurs, afin de voir si la qualité de vie au bureau et l’épanouissement des collaborateurs est bien en phase d’amélioration.
Enfin, l’ensemble de ces mesures doit également s’étaler dans le temps. Bien que très utiles en phase de test, pour peaufiner le projet, ces indicateurs seront utiles également pendant et après la phase de déploiement de la semaine de 4 jours.
Faire preuve de flexibilité
À partir de ces premiers retours, mettez ensuite en place une feuille de route précise. Ne vous empêchez pas non plus d’imaginer des dispositifs de semaine de 4 jours cycliques en fonction des différents départements de votre entreprise et des besoins de vos collaborateurs.
Instaurer une semaine de 4 jours à la carte serait beaucoup trop compliqué, pour autant il est sage de faire preuve de souplesse et d’écoute pour satisfaire le plus grand nombre. La semaine de 4 jours est avant tout un défi RH qui se co-construit avec l’ensemble des parties prenantes d’une entreprise.
SharingCloud est actuellement en phase d’expérimentation et de test de la semaine de 4 jours. Persuadés que cette nouvelle organisation de travail s’insère dans le futur du travail hybride, nous ne manquerons pas de vous communiquer les avancées de son application tout au long de cette année.
L’ensemble de nos solutions de Smart Office aident et accompagnent les entreprises désireuses de se lancer dans l’aventure de la semaine de 4 jours. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à prendre contact avec nous, cliquez– ici !